Beschreibung
Le nationalisme européen a souvent été interprété comme la principale matrice idéologique des dictatures et en particulier des fascismes. Prolongeant un premier volume consacré à Etre nationaliste à lère des masses en Europe (1900-1920) ce second volet sattache à analyser les trajectoires et les attitudes comme les comportements des nationalistes au sein des régimes de dictature entre 1922 et 1945 dans lItalie fasciste, lEspagne de Primo de Rivera à Franco, lAllemagne nazie et la France de Vichy. Sur bien des points, il sagissait dune gageure cette recherche collective sest heurtée au fait que lexpérience même du vécu de la dictature ne sest pas déroulé selon la même temporalité historique pour les contemporains. Malgré cette difficulté inhérente au sujet, létude permet de tirer plusieurs enseignements sur la nature même de lidentité du nationalisme confronté à lexercice du pouvoir. Bien des illusions sur ce point sont tombées pour tous ceux qui étaient convaincus que la nation pouvait rester une valeur immuable. Lintensité des crises qui a frappé le continent européen jusquen 1945 a représenté une épreuve redoutable. Le nationalisme a dû faire preuve dune grande capacité dadaptation pour répondre aux exigences de la gestion du nouveau pouvoir. Une véritable recomposition des élites sest produite rendant plus fluide la circulation entre les tenants de la tradition et de la modernité. Les idéologies, même les plus structurées comme le fascisme et le nazisme, nen sortirent pas indemnes. Cest là un des effets paradoxaux légués par la dictature, celui davoir très souvent contribué à reconfigurer lidéologie qui avait pourtant été à lorigine de la naissance même du régime. Le plus souvent, les accommodements lont emporté aux dépens de lidéologie pour assurer le fonctionnement du nouvel Etat. Ce sont précisément ces phénomènes dhybridation entre les élites dont il est question dans cet ouvrage dont lambition première est de mieux comprendre comment fonctionnent concrètement des dictatures marquées par le nationalisme.
Autorenportrait
Olivier Dard est professeur d'histoire contemporaine à Sorbonne Université. Didier Musiedlak est professeur émérite à l'Université Paris-Nanterre.