Beschreibung
Emmanuel Lévinas est le philosophe de la non-indifférence; il n'est en aucune sorte un philosophe indifférent. Son inquiétude personnelle et engagement politique ont trouvé une expression philosophique dans une quête à deux versants. Dans le versant ontologique, il cherche à montrer que même si l'homme est l'événement de compréhension de l'être, tout l'homme et toute signification ne se réduisent pas à la compréhension de l'être seul. Dans le versant politique, il s'interroge sur la possibilité de soumettre la tendance totalitaire de toute politique à une recherche de justice qui ne dépend pas finalement de la politique même. Mais ces deux versants n'en font qu'un. La découverte d'une signification qui excède la compréhension de l'être - l'éthique - fournit en même temps la source de renouvellement de la justice. Ainsi, par cette double question, Lévinas nous présente les fils conducteurs de notre enquête: une signification au-delà de la compréhension de l'être et sa portée éthique, que nous appelons 'langage' et que nous explorons dans la perspective de son importance politique. Les études analytiques dans lesquelles les notions de politique et de langage fonctionnent comme clef d'interprétation mutuelle débouchent sur une critique centrée sur deux problèmes: l'impossibilité d'interpréter la signifiance de l'autre et le danger inhérent à la conception d'une justice dépassant l'Etat.
Autorenportrait
InhaltsangabePréface. Sigles et abréviations. Part I: INTRODUCTION. 1. LA GENESE DU QUESTIONNEMENT DE LEVINAS. 1.1. Heidegger (pro). 1.2. Husserl. 1.3. Heidegger (contra). 1.4. Conclusion: la double recherche d'évasion. Part II: ANALYSES. 2. TOTALITE. 2.1. L'être des étants ou l'être dans sa verbalité: il y a et guerre. 2.2. La différence ontologique autrement formulée: le corps. 2.3. La critique de l'être et la totalité chez le deuxième Lévinas. 3. ALTERITE. 3.1. La structure de la transcendance: Platon et Descartes, maîtres de la logique de transcendance. 3.2. La mort. 3.3. Le visage: la façon de l'autre. 3.4. L'altérité malgré la totalité chez le deuxième Lévinas. 3.5. Conclusion. 4. POLITIQUE. 4.1. Introduction. 4.2. Du problème de la tyrannie à la question de la libération. 4.3. La libération (1) - La sécularisation ou la philosophie lévinassienne de la technique. 4.4. La libération (2) - Libéralisme: la tradition de l'humanisme européen. 4.5. Les droits considérés à nouveau. 4.6. Vers la relation à l'autre au pluriel: fraternité, tiers, justice, prophétisme, sainteté. 4.7. La justice économique ? 4.8. Nationalisme et l'Israël laïque. 4.9. Conclusion. 5. LANGAGE (1). 5.1. Husserl et l'origine d'une philosophie langagière chez Lévinas. 5.2. Comment est-il possible qu'il y ait du sens ? Une recherche commune à Heidegger et à Lévinas (1). 5.3. La transcendance des mots; vision et son. 5.4. Situation. 6. LANGAGE (2). 6.1. Comment est-il possible qu'il y ait du sens ? Une recherche commune à Heidegger et à Lévinas (2). 6.2. Le sens originaire dans Totalité et Infini. 7. LANGAGE (3). 7.1. Surgissement et structure d'une recherche de l'autrement qu'être comme la signifiance de toute signification. 7.2. L'intrigue à trois:l'illéité, la trace énigmatique et le moi. 7.3. Enjeux de l'intrigue à trois: la crise du monothéisme. 7.4. Le dire et le dit. 7.5. Dédire et la tâche de la philosophie. 7.6. Ecriture entre le dit et le dédire. Part III: LANGAGE ET POLITIQUE. 8. L'AUTHENTICITE ETHIQUE, LA PROPHETIE ET LE PASSAGE A LA JUSTICE. 8.1. Heidegger: Dasein et Mitsein. 8.2. Authenticité et inauthenticité chez Lévinas. 8.3. Prophétie, inspiration, témoignage, Dieu. et interprétation. 8.4. La prophétie et la justice. 9. LA JUSTICE ENTRE LA SAINTETE, LE FANATISME ET L'IMPERATIF CATEGORIQUE. 9.1. Diagnostic et remède de la raison et de la culture. 9.2. La liberté finie et inspirée. 9.3. Humanité, fraternité, citoyenneté. 9.4. L'autre dans le dialogue et dans la recherche de la justice. 9.5. Une politique du dédire. 9.6. L'éthique déborde la justice institutionnalisée. Le statut du sujet éthique. 9.7. Obéir à l'an-archie: fanatisme ou impératif catégorique ?